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Patrick GOBERT




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Seconde édition du Prix : le vote des jurys
Le 28 février dernier, nous avions choisi le Procope pour le déjeuner du Jury. Parce qu’il abrite beaucoup de délibérations de prix littéraires et que nous avions décidé d’entrer dans la cour des grands en suivant des traces illustres… Et puis parce que le Procope est le plus vieux restaurant de Paris. S’asseoir à la table où se sont installés des personnages historiques, les plus grands auteurs français, les philosophes les plus célèbres, les politiques d’un autre temps, ça donne des ailes…

Le Procope, fondé en 1686 par l’italien Francesco Procopio Dei Coltelli est une institution... Débiteur de café et de spiritueux à l’origine, transformé depuis en restaurant prestigieux, il est toujours aussi prisé par de nombreuses célébrités et personnalités du monde politique, littéraire ou artistique.

Il est ainsi devenu un restaurant réputé du 6ième arrondissement, rue de l’Ancienne Comédie, à deux pas du boulevard St Germain. Les éléments de décoration sont des vestiges du 17ème et du 18ème siècle comme le bicorne de Napoléon ayant servi au règlement de ses dettes, des diplômes d’époque, des traités… L’ambiance cosy du Procope fut notamment appréciée par de nombreuses célébrités et personnalités. Danton, Robespierre, Voltaire, Diderot ou Rousseau avaient leurs habitudes dans l’établissement…

Le plus vieux café de Paris est devenu aujourd’hui le lieu de rendez-vous des Arts et des Lettres, où se déguste une cuisine française traditionnelle et surprenante en terme de rapport qualité-prix. Avant de décider d’y réserver un salon pour notre Prix, je tendais le dos en imaginant l’adition finale mais telle ne fut pas notre surprise de découvrir une gamme de prix « pas plus chère qu’ailleurs » comme dirait un provincial en quête d’émotions parisiennes…

Même pour les parisiens qui composent en majorité notre jury, la surprise fut à la hauteur de la qualité des débats. Autant la décision fut sans équivoque pour la catégorie « Salariés », autant elle fut animée, voire acharnée pour la catégorie « Experts ». Un second tour passionné vit de nombreux jurés monter au créneau pour défendre leur choix. L’un d’entre eux démissionna à l’annonce des résultats au grand regret du président Jean Auroux. Un vent unanime de tolérance et de sagesse balaya alors le salon Marat où nous étions installés !


Nous avions évité le bain de…sans avis, et chaque juré pouvait repartir avec l’impression du devoir accompli en ayant participé à un débat hautement démocratique ! La satisfaction était visible sur tous les visages. La discussion continua pour les moins pressés…

Chacun y allait de son couplet pour continuer à développer ses arguments exprimés lors du dernier tour de table consacré aux critiques et aux suggestions destinées à améliorer le Prix, que ce soit par exemple les sélections tout au long de l’année ou la nomination finale des ouvrages retenus…

L’an passé à la même époque, ce tour de table avait été unanime, entre autres, pour ne plus faire deux déjeuners, un par catégorie, mais de rassembler tous les jurés autour de la même table. Nous venions d’en vivre la réalisation et le sentiment de plaisir partagé attestait de la bonne santé de notre organisation !

Un seul regret nous laissait tristes sur le trottoir du Procope. Le temps était trop vite passé. Comme depuis 1686 !

Rédigé par Le Toit Citoyen le Mercredi 28 Mars 2012 à 10:15 | Commentaires (0)


La genèse du Prix par Patrick Gobert (8) : Un livre hors catégorie avant une finale indécise...
Le tour de table révéla tout de suite une évidence. Le livre de Florence Aubenas « Sur le quai d’Ouistreham », à l’image d’un col du Tour de France, était hors catégorie. Tous les jurés louèrent d’une voix commune la beauté de cet ouvrage et le talent de son auteur mais le jugèrent « à cheval » entre les deux prix, celui des experts et celui des salariés.

Si vous n’avez pas lu ce livre bouleversant qui a atteint des records de vente, il va m’être difficile de vous l’expliquer sauf à résumer que Florence Aubenas s’est mise dans la peau anonyme d’une demandeuse d’emploi et qu’elle a raconté ses expériences de travailleuse précaire, notamment celle de femme de ménage sur les ferry qui assurent la liaison entre les côtes de la basse Normandie et l’Angleterre... En écrivant ces lignes, je m’aperçois de l’aspect réducteur de mes propos et je ne peux que vous encourager à le lire, vite...

Entre foudroyant, bouleversant, émouvant et révoltant, les adjectifs s’invitèrent à la table et n’en finirent pas de secouer les jurés. Ils étaient unanimement d’accord pour saluer la force de cet ouvrage et me firent regretter que nous ne fussions pas à Cannes pour lui décerner un Prix Spécial. Nous aurions pu battre en brèche notre règlement mais je ne le proposais pas, respectant ainsi mon devoir de réserve... Un juré me ramena sur terre en rappelant que ce n’était pas le premier témoignage d’un journaliste infiltré...

Deux livres sortirent rapidement du rang : « Le travail à cœur » d’Yves Clot et « Orange, le déchirement » (France Télécom ou La dérive du management) de Bruno Diehl, Gérard Doublet et Dominique Dumand. Le premier par ce qu’il apprend, par sa construction, sa documentation et ses propositions. Le second par la qualité de son écriture, la chronologie de sa mise en perspective et sa valeur autocritique...

Les autres furent éliminés de fait. Nous allions vers une finale qui maintenait le suspens... Chacun y alla de ses commentaires personnels pour étayer sa décision qui allait bientôt s’exprimer par le vote...
Les jurés choisirent à bulletin secret et le dépouillement put avoir lieu. L’excitation se mesurait sur les visages... Les deux jurés absents n’ayant pas transmis de procuration et le quorum étant valide, le décompte des voix commença... Par quatre votes contre trois, le livre d’Yves Clot édité par La Découverte remportait ce premier prix sous les applaudissements et les sourires... Une impression d’un travail bien fait !

Les commentaires allèrent bon train. Ceux qui n’avaient pas voté pour Yves Clot pouvaient se repérer par leur fairplay... Le débriefing qui suivit plantait déjà le décor de la prochaine édition. Nous allions tirer profit des améliorations à venir et nos suggestions faisaient plaisir à voir... Nous nous quittâmes heureux d’avoir vécu un moment à part, solennel et convivial, sérieux et chaleureux, comme devrait être le travail, histoire de se dire qu’on n’a pas l’impression de travailler...

Ma dernière recommandation fut de rappeler à chaque juré que nous comptions sur leur discrétion avant la publication officielle des résultats et la remise du prix. Je n’avais pas d’inquiétude particulière, juste une petite pointe de blues qui m’envahissait à l’instant où le dernier juré disparut du Press Club... Je me repris vite en pensant à ma phrase fétiche, « Donner du regret c’est redonner du désir ! »... Vivement l’année prochaine et d’ici là, bonnes vacances ! Profitez-en pour lire !...

Rédigé par Le Toit Citoyen le Mercredi 6 Juillet 2011 à 09:34 | Commentaires (0)


Jean Auroux remettant son prix à Yves Clot
Jean Auroux remettant son prix à Yves Clot
« Chers membres de ce jury que j’ai le plaisir de présider, cher amis... Avant de vous exprimer ma joie d’être avec vous, je voudrais commencer par exprimer un regret, celui bien sûr de la disparition de Bernard-Pierre Donnadieu qui comme l’a dit Patrick, était un grand acteur et un homme engagé dans son époque, notamment sur les problèmes de société dont le travail et plus particulièrement le travail manuel qu’il avait bien connu... En ce jour spécial, nous pensons à lui... C’est une perte énorme pour le monde du spectacle mais aussi pour la citoyenneté...


Pour revenir au prix, je me réjouis de cette initiative et je voudrais féliciter Patrick et son équipe du Toit Citoyen d’avoir eu cette idée que j’aurais aimé avoir... Le thème de ce double prix n’a jamais été autant d’actualité. A quelque minutes de vous donner mon avis et de voter, je me rappelle ma prise de fonction comme ministre du travail en 1981 et je me souviens que dans mon village de 650 habitants, il y avait cinq usines !

J’utilise souvent cette phrase : le bruit des machines et le silence des hommes. Elle colle parfaitement à cette époque... Aujourd’hui, le monde du travail a bien changé et tout ce qui avait été prédit il y a trente ans s’avère donc d’actualité... Je suis sincèrement heureux que le Toit Citoyen que j’ai le plaisir de parrainer depuis sa création en 2005 s’interroge sur tout ça et mette des valeurs dans ce débat...

Je trouve la sélection bonne même si nous devrons progresser en affinant les critères et ne pas se retrouver avec un bon livre qui serait passé entre les mailles...

La période est bien choisie pour remettre ce prix. On aurait pu aussi imaginer le décerner la veille du 1er mai mais on comprend aisément que la date, aussi symbolique soit-elle, n’est pas facile pour l’organisation...

Il nous faudra aussi remplacer les jurés défaillants et on peut déjà penser se renforcer avec une fonction de sociologue qui manque autour de cette table. Nous en reparlerons bien évidemment...

Ce que je souhaite surtout, c’est que ce prix entre dans le paysage. Ce prix est très important et doit donner à l’avenir un signal fort. Permettez moi cette dernière phrase : l’avenir n’est pas celui qu’on attend mais celui qu’on fait... Alors allons-y ! »

Voilà, le coup d’envoi était donné et comme le suggérait le président, rien n’allait nous arrêter...

Je vous propose de nous retrouver lors d’un prochain épisode où je ne vous dévoilerai pas les impressions des uns ni les réactions des autres, mais un flash back sur une finale annoncée....

Rédigé par Le Toit Citoyen le Jeudi 16 Juin 2011 à 09:48 | Commentaires (0)


Jean Auroux et Anna Notarianni, président et membre du Jury Experts
Jean Auroux et Anna Notarianni, président et membre du Jury Experts
Avant de vous faire partager les premiers mots de Jean Auroux, laissez-moi-vous faire découvrir le Press Club de France et les ouvrages sélectionnés pour la catégorie « Experts ». Ce furent mes premiers et derniers mots car le droit de réserve m’obligea au silence...
« C’est un plaisir de vous voir tous autour de la table et de vous recevoir au Press Club de France qui s’est ainsi associé à la première édition de notre prix, de votre prix...Je vous remercie de votre participation et de votre confiance...

Le Toit Citoyen étant tombé à terre ou redescendu sur terre après les malheurs que vous savez.... Je remercie tout spécialement Anna Notarianni qui par le soutien financier de son entreprise a permis au Toit Citoyen de continuer à exister et Jean Auroux qui parmi les nombreuses personnalités politiques à être intervenues à la Tribune du Toit, fut un des rares à nous soutenir et le seul à écrire à Jean-Louis Borloo...

Avec ce prix, nous avons ainsi voulu reprendre de la hauteur mais le temps filait trop vite. Il fallait sélectionner les ouvrages, convaincre les éditeurs, les jurés (je vais vous faire grâce de ce qui a été déjà écrit au début de ce récit)... Le prix fut lancé officiellement fin octobre, les livres envoyés ou distribués fin novembre... Jamais un prix n’avait été organisé aussi vite.... C’est pourquoi je suis conscient des problèmes que ça a créé et donc des leçons à tirer...

Je voudrais aussi vous présenter Vanessa Logerais, jeune créatrice de l’agence Parangone, agence spécialisée en communication responsable et développement durable, qui nous a accompagnés dans toutes les étapes de ce projet... Une des qualités du Toit Citoyen est d’aider les créateurs d’entreprises. Je voudrais saluer enfin Anne Guillemard, qui est la fidèle chargée de communication du Club et qui sera aujourd’hui la secrétaire de séance...

Elle vous a préparé un dossier qui résume tout le projet en vous rappelant nos partenaires que je remercie au passage, Salons CE, Social CE, la RATP des Hauts de Seine et qui renferme le règlement et tous les outils dont vous aurez besoin pour voter sereinement...

Alors comment ça va se passer ? D’abord je vais donner la parole à Jean Auroux qui en tant que président va ouvrir la séance et vous rappeler quelques règles. Puis nous procéderons à un premier tour de table de vos impressions, de vos réactions. Ce sera ensuite le moment du vote et le dépouillement.... Le président vous rappellera pourquoi il a décidé de ne pas utiliser sa double voix... Il y aura un éventuel second tour, voire plus, et nous connaitrons le gagnant. Je compte évidemment sur votre discrétion pour ne pas ébruiter son nom afin de respecter la remise du prix qui aura lieu dans quelques jours...

Voilà, nous y sommes. Il ne me reste plus qu’à vous rappeler les 5 livres en compétition. Après je me tairais, comme Vanessa et Anne. Merci encore, merci très sincèrement d’avoir rempli votre rôle... Et bon appétit !


Rédigé par Le Toit Citoyen le Mercredi 25 Mai 2011 à 14:24 | Commentaires (0)


La genèse du Prix par Patrick Gobert (5) : Bernard-Pierre Donnadieu
Bernard-Pierre Donnadieu avait marqué de son empreinte le Toit Citoyen par un coup de gueule mémorable une veille de 11 novembre 2005 où Jean Auroux en était devenu le parrain... Il se faisait un plaisir de retrouver l’ancien ministre dans le cadre du Prix qu’il maintenait dans ses objectifs de vie mais le cancer en a donc décidé autrement. Il s’est éteint fin décembre auprès de sa fille Ingrid (actrice) qui continuera à faire entendre la voix des Donnadieu... Une voix qu’il avait plus que prêté (il enregistra bénévolement) au Musée de l’Informatique pour la réalisation de ses audio-guides qui n’ont pas eu le temps de voir le jour avec la fermeture du Toit de la Grande Arche.

Sa voix était caractéristique et lui permit pendant la traversée du désert (son sale caractère et sa grande gueule lui valurent beaucoup d’inimitiés...) qu’il connut, de continuer à faire son métier et surtout de gagner sa vie en doublant de nombreux films étrangers. Il fut la voix, entre autres, d’Harvey Keitel, de Michael Rooker et ses intonations graves, profondes et d’une justesse énorme étaient recherchées par de nombreux réalisateurs de documentaires. Il contribua aussi à de nombreuses lectures et se délectait de ce « bien dire » qui était sa marque de fabrique.

J’ai été impressionné par son professionnalisme et son talent lors de l’enregistrement pour le Musée de l’Informatique qui lui permirent de ne faire qu’une prise. C’était épatant ! Il avait une manière toute particulière de se mettre en bouche n’importe quel texte...
Pour l’informatique, il s’était délecté car il avait un côté « geek ». Sa maison était pleine d’ordinateurs dont la plupart démontés et elle ressemblait à un garage où les pièces et les outils trainaient. Il dépanna bon nombre de ses amis ou voisins qui sont bien orphelins depuis... Comme moi, ils retrouvent aujourd’hui, par hasard à la télé, le son de sa voix dans une série ou un film américain. C’est un étrange sentiment de voir Bernard-Pierre dans le corps d’un autre, surtout depuis sa mort, mais c’est aussi une espèce de complicité avec celui qui nous manque terriblement...

Je le comparais régulièrement à Gabin notamment avec ses rôles de Salengro ou de Galapiat dans Faubourg 36, ce qui déclenchait sa colère, « Les jeunes ne le connaissent pas, faut pas parler de Gabin, tout le monde s’en fout aujourd’hui... », mais cela le touchait aussi au cœur de sa pudeur car il admirait Gabin... Une fois je l’ai entendu se lâcher sur « le vieux », c’était magique. C’était grand, énorme comme on dit de nos jours... Pas d’autre mot...

Ce passionné de boulot connaissait bien le monde ouvrier et c’est pour cette première raison que je l’ai choisi pour faire partie du Jury. Après avoir travaillé dans une usine de bouchons en plastique entre Evry et Courcouronnes (il perdit plusieurs phalanges dans une presse après une nuit du style rodéo qu’il m’a demandé de garder secrète...), il pu s’offrir des études de théâtre à Paris puis à Reims avec Robert Hossein, un autre habitué du Toit Citoyen.... Très vite, il joua des petits rôles avec les plus grands, Polanski, Lelouch, Losey, Verneuil, Annaud, Chéreau....jusqu’à la reconnaissance du métier en 1981 où il éclate dans le Professionnel de Lautner.
Puis il y aura le Retour de Martin Guerre et la Passion Béatrice où Tavernier lui offre un premier rôle. Sa filmographie, malgré le boycott de certains producteurs et réalisateurs, est impressionnante et se compose de près de 50 films et autant de téléfilms où il campa beaucoup de personnages historiques : Napoléon, Jean Jaurès, Jean Monnet, Roger Salengro filmé magistralement par Yves Boisset, son ami fidèle, et projeté en avant première lors d’une Journée Citoyenne mémorable...

La TV le récompensera par deux FIPA d’Or pour les films de Marcel Bluwal (qui lui donna son dernier rôle dans Jeannne Devère, bientôt diffusé), « A droite toute » et « Jusqu’au bout » de Maurice Failvic, l’histoire vraie de Cellatex, usine classée Seveso. Il y joue le rôle d’un médiateur social connu. Bernard-Pierre Donnadieu avait offert l’argent de son prix.... au Comité d’Entreprise. Un geste discret, celui d’un homme sensible, rare ! Il nous manquera définitivement...

C’est par ses paroles que Jean Auroux ouvrit le déjeuner consacré au vote du Prix, catégorie « Experts ». Son hommage fut le premier signe de la fraternité qui régnait autour de la table. Une table que nous retrouverons...au prochain épisode....

Rédigé par Le Toit Citoyen le Vendredi 29 Avril 2011 à 09:08 | Commentaires (0)


La genèse du Prix par Patrick Gobert (4) : le recrutement du jury expert (suite).
Yazid ne prit pas le temps de....refuser mais me prévînt tout de suite qu’il n’aurait peut-être pas le temps de tout lire. C’était un risque à prendre et je le prenais car le plus important pour moi était de l’avoir à mes côtés pour cette première édition.

Olivier prit ses pas et fut vite choisi comme un grand frère par les deux autres compères qui connaissaient sa rigueur pour leur rappeler régulièrement les échéances qui arrivaient vite.... C’est d’ailleurs ce qui se vérifia. L’intuition était bonne et Olivier suivit les étapes avec son sérieux évoqué mais aussi une curiosité pleine d’appétit... L’avocat en droit du travail qu’il est se félicita régulièrement de participer à cette aventure et nous apporta son regard d’expert, un regard posé...

Il ne restait plus qu’à intégrer des femmes dans ce jury afin d’être en cohérence avec les valeurs du Toit Citoyen concernant l’égalité Femmes/Hommes. Ma réflexion ne fut pas de choisir des femmes pour compenser ce manque de parité mais de proposer vraiment des profils en lien avec le Prix, avec une expertise sur le monde du travail comme pour les hommes cités précédemment...

Le partenariat avec Social CE mit en avant rapidement sa rédactrice en chef, Ciruela Barreto, qui avait toute la légitimité pour participer à ce tour de table. Son engagement tant dans la vie professionnelle que privée est un exemple pour nous tous et son honnêteté intellectuelle parfois poussée à l’extrême par son indépendance journalistique, un gage de sécurité pour le jury qui s’annonçait. Ciruela fut partante, trouva le projet passionnant et prit son rôle à cœur...

Elle fut rejointe le même jour par une autre journaliste, un autre style, une autre manière d’écrire la vie au travail : Elsa Fayner. Ce petit bout de femme est dans la lignée des Marie Pezé ou autres personnages engagés et décidés à ne pas se taire... Elle le prouve au quotidien en animant un blog très bien fait (Et voilà le travail) et au travers des nombreux reportages TV ou livres auxquels elle a participé, que ce soit les « Infiltrés » qui la mirent sur le devant de l’écran ou son ouvrage témoignage sur la précarité de l’emploi de caissière « Et pourtant je me suis levée tôt ». Elsa fut une des premières invitées à la Tribune du Toit Citoyen et sa capacité d’analyse renforçait l’équipe...

La troisième femme devait représenter les directions d’entreprise. Elle fut choisie par son investissement à la direction de Sodexo Solutions de Motivation France et son engagement sur les valeurs citoyennes du Groupe Sodexo, créé par l’emblématique Pierre Bellon, valeurs conjuguées dans plusieurs slogans tels que « la qualité de vie au quotidien » ou « faire de chaque jour un jour meilleur ».... Elle s’appelle Anna Notarianni et via Tir groupé, le département de SSMF consacré aux Chèques Cadeaux, son entreprise parraine le Toit Citoyen depuis sa création. Sans eux, à la fermeture irrémédiable du Toit de la Grande Arche en mai 2010 et à l’expulsion du Toit Citoyen par le ministère de l’écologie, propriétaire des lieux, reprenant la gestion de son bien dans l’urgence pour y faire des bureaux (à ce jour tout est fermé, ce n’est pas très écologique !), le Toit Citoyen serait aujourd’hui mort... Mais c’est avant tout sa passion et sa volonté d’amélioration des conditions de travail, du management intelligent, de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, qui la rendirent légitime à nos yeux. Nous reparlerons de cette femme aux talents...hauts !

J’ai gardé volontairement le dernier juré pour la fin car lorsque je l’ai choisi, il se battait farouchement contre son cancer. Sa volonté de participer au Prix décuplait ses forces de plus en plus inégales. Je vous avoue avoir pensé que l’inscrire dans le futur pouvait l’aider dans son combat pour vivre. J’y ai cru comme lui peut-être, même si sa pudeur légendaire ne laissa rien transpirer... Bernard-Pierre Donnadieu, acteur remarquable à la vie romanesque, de ces romans en noir et blanc, ne put honorer cette sorte d’ultime engagement. Il disparut à la fin de l’année 2010 en emportant ses dernières critiques sur un monde du travail qu’il connaissait bien et que nous découvrirons ensemble la prochaine fois....

Rédigé par Le Toit Citoyen le Lundi 18 Avril 2011 à 08:25 | Commentaires (0)


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